La pêche en mer

Une sortie de pêche en mer se prépare. En premier lieu s’assurer que la météo sera bonne, car par mer agitée on pêche mal. Il sera préférable de choisir un coefficient de marée relativement faible afin de ne pas être gêné par le courant. La pêche que je pratique s’effectue sur une zone bien choisie à l’avance, sur ancre, de préférence avec des appâts naturels. J’évite les vents d’est et nord-est, pas très bons pour la pêche. Il s’agira d’une pêche au fond. Les poissons préfèrent des endroits où ils trouveront un refuge et de quoi se nourrir sur place à un moment désiré, en général des hauts fonds de cailloux, des failles ou des épaves facilement reconnaissables sur une carte par la lettre WK. Des hauts fonds seront reconnaissables par une tête de roche qui se situera par exemple a 5,5m alors que nous sommes sur des fonds de 26m. De plus nous pourrons déterminer la nature des fonds (graviers, coquillages, sable, cailloux). Ci-après, quelques exemples sur des cartes.

Sur votre lieu de pêche il va falloir mettre en appétit les poissons, leur offrir en quelque sorte un apéritif pour les décider à mordre tout simplement en effectuant un amorçage constitué d’appâts naturels sur lequel je reviendrai, il va donc falloir construire un amorçoir. Il sera constitué d’un tube de PVC d’environ 40cm de longueur. Pour qu’il descende bien à l’aplomb du bateau, on coulera du béton au fond, maintenu par un croisillon en fer qui traverse le tube. Ensuite on installera un couvercle à visser et on percera l’ensemble du tube avec des trous afin de libérer votre strouille (amorce) un exemple auquel j’ai rajouté une masse sur le fond.

Votre strouille sera faite à l’aide d’appâts naturels tels que des poissons broyés dans un ancien broyeur de viande à main, des coquillages divers, des crabes, des crevettes, vers etc. Je malaxe cette mixture avec de l’huile de sardine que l’on trouve chez les détaillants de matériel de pêche dans un seau. Si vous n’en avez pas sous la main votre poissonnier se fera un plaisir de vous fournir ses produits périmés à la vente, attention odorats sensibles en mer cela peut être fatal pour un bon mal de mer. Les poissons ont un odorat très développé et seront très attirés par votre strouille, parfois de très loin. Votre amorceur diffusera ainsi durant toute votre partie de pêche, mettant en appétit les poissons, le maquereau broyé est un excellent appât, étant un poisson gras, il diffuse parfaitement avec une odeur familière pour nos poissons. Le choix de l’esche peut varier en fonction des résultats obtenus et parfois l’un va mieux marcher que l’autre à un moment donné, allez savoir pourquoi ? Mais un appât frais sera préférable, si avant votre partie de pêche vous pouvez pêcher quelques maquereaux, vous aurez la meilleure des esches pour tous les poissons de fonds tels que daurades, roussettes, rougets voire des raies (attention la raie brunette est interdite) et même congres. En revanche, il faudra prévoir un montage adapté à ces poissons de grosse taille et combatifs. Pour ma part j’utilise une ligne spécifique montée fin pour les daurades et roussettes, puis une autre ligne montée solidement et permettant de combattre de gros poissons. En général les gros mordront sur la ligne à laquelle j’aurai mis un maquereau coupé en trois. En revanche, pour les dorades et autres, je mets une fleurette de maquereau (languette 1 cm) sur l’hameçon. La pêche se déroulera en général deux heures avant le bas de la marée avec une légère accalmie au moment du bas et reprendra ensuite pendant une heure au moment de la remontée de la marée toujours sur votre ancre ; ensuite il devient difficile de pêcher avec le courant qui s’intensifie. Votre ligne s’éloigne de l’amorçoir et les touches deviennent plus difficiles à détecter.

Les esches que j’utilise seront aussi des coques ou crépidules. Attention à bien les enfiler sur votre hameçon, la daurade préfère la partie noire de la fleurette de maquereaux frais, languettes que l’on découpe sur le dos d’un maquereau et que l’on enfile sur l’hameçon. Des tentacules de seiches ou à défaut des morceaux de blanc de seiche, sont une excellente esche ainsi que tous les vers marins que l’on trouve enfouis dans le sable sur nos plages ainsi que les couteaux. Pour le gros, tel que du hâ, sorte de requin ou le congre, une grosse ligne à fond avec une tête de maquereau ou voire un petit maquereau, là il y a du sport dans l’air. Pour de la roussette on mettra un plus gros morceau de maquereau, toujours posé sur le fond. Une autre esche qui fait fureur pour le bar ou le lieu est le lançon de préférence vivant gardé dans un vivier a bord. C’est votre expérience avec le temps qui vous dira quel est la meilleure esche, je vous donne ici quelques idées. Quant au montage il ne faut pas hésiter sur le diamètre de votre fil, une canne courte mais robuste et un bon moulinet car le matériel souffre lors des combats avec le poisson. Attention certains poissons peuvent vous laisser un mauvais souvenir de votre partie de pêche, tel qu’une daurade avec ses épines dorsales bien aiguisées, une roussette qui s’enroulera autours de votre bras en le mettant à sang si vous la prenez à la main, c’est un puissant papier de verre, un congre qui ne lâchera pas sa proie, tel un doigt ou une botte ; il a une mâchoire qui est un vrai étau etc. donc prudence. Il vaut mieux couper un bas de ligne et mettre votre prise dans une caisse que de risquer une blessure.

Le montage du bas de ligne est constitué d’un plomb de 100 g à 150 g puis un bas de ligne relié au fil par un bon émerillon, sur cette ligne un hameçon avec fil fluorocarbone invisible suivant le montage ci-joint, la ligne posée sur le fond et fil légèrement tendue sur la canne tenue à la main pour ferrer à la moindre touche.

Prudence si vous pêchez une roussette, prenez la queue et ramenez-la au niveau de la tête cela évitera qu’elle ne s’enroule autour de votre bras en vous laissant un mauvais souvenir sur la peau.
Bonne pêche, en espérant avoir apporté un peu de mon expérience !

Par Jacky Dordoigne