Notre adhérent et ami Didier a fait l’expérience, toujours très désagréable, de toucher une tête de roche avec la quille de son bateau, qui s’est bien terminée, heureusement. Sachons en tirer quelques utiles leçons.
Notre adhérent et ami Didier a fait l’expérience, toujours très désagréable, de toucher une tête de roche avec la quille de son bateau, qui s’est bien terminée, heureusement. Sachons en tirer quelques utiles leçons.
Avec Lena, un voilier de 8,70 m, Didier navigue en Rance pour un passage à l’est de l’Ile au Moine. On connait tous la présence du Régent, qui effleure de 2,5 m aux plus basses marées, mais le niveau de nos marées EDF ne descendant jamais plus en dessous de 4 m, cela laisse généralement une marge suffisante. Il y a aussi un plateau de roches qui s’étend à 200 m à l’est de l’îlot, et qui affleure, selon les cartes dont on peut disposer, à 3,80 m. C’est déjà une sonde dont on peut avoir à tenir compte aux basses mers.
Oui mais voilà, la quille de Lena touche ce plateau rocheux alors qu’elle devait en principe passer au-dessus. Et en effet, la hauteur réelle du plateau est notée maintenant 6,50 m sur les documents en ligne du SHOM, qui ont fait l’objet d’une récente correction !
Plusieurs leçons à en tirer :
Les sondes qui figurent sur nos cartes sont le fruit de relevés parfois fort anciens, et même dans des zones très connues et fréquentées, il peut subsister des lacunes sérieuses, compte tenu des techniques employées à l’époque où les levés ont été réalisés. Donc, ne jamais se fier totalement aux cartes marines et veiller à ce qu’elles soient, si possible, à jour de leurs corrections.
Si on a l’intention d’emprunter un passage resserré dont on n’est pas soi-même pratique, mieux vaut consulter au préalable les instructions nautiques, toujours plus à jour et plus complètes que la carte marine, ainsi que les avis aux navigateurs. Grâce à internet, on peut facilement accéder aux avis aux navigateurs et aux cartes électroniques à jours (sur datashom).
Naviguer avec le sondeur en fonction est une sécurité élémentaire à mettre en œuvre dès qu’on navigue par petits fonds. Encore faut-il qu’il soit correctement étalonné (indiquant de préférence la hauteur du fond restant sous la quille) et surveillé par quelqu’un à bord chargé de « chanter le fond ».
Enfin, pour être complet, une excellente habitude consiste à se fixer des sondes de garde vis-à-vis du fonds (la règle du pied de pilote), et des alignements ou relèvements de garde pour se tenir éloigné des dangers (la règle du pouce).
Bonne navigation !
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